Après la mise en service réussie de leurs deux premiers autorails construits par la firme Renault à Billancourt (alors département de la Seine) au printemps 1935, les Chemins de fer de la Provence décident de commander quatre unités supplémentaires qui formeront la deuxième série du type ABH 1 Renault. Numérotées ZZ 3 à 6 aux CP, leur livraison a lieu l’année suivante et s'achève le 12 novembre 1936 par l’arrivée à Nice de la ZZ 6.
L’autorail est mû par un moteur Renault 513 de 265 ch avec transmission mécanique à quatre vitesses sur les deux essieux d’un bogie, l’autre bogie étant simplement porteur. Il offre 44 places assises avec un cabinet de toilette, un compartiment à bagages et un local postal. Pendant la seconde guerre mondiale, les restrictions en carburants amènent à équiper au cours de l'hiver 1941-42 la ZZ 6 d’un dispositif gazogène réalisé par l'atelier Guidobaldi d'Antibes. Ce générateur brûlant 486 kg de bois et 36 kg de charbon de bois aux 100 km alimente en gaz le moteur diesel. Celui-ci est remplacé en 1949 par un Renault 517 de 300 ch. Après une période de garage, l’autorail est modernisé une première fois : il sort d’atelier en juillet 1965 avec de nouveaux fauteuils, une livrée « bleu et crème, des baies vitrées agrandies aux postes de conduite et un nouveau moteur SSCM Poyaud turbo-compressé de 330 ch.
Décidément vouée aux expériences, la ZZ 6 connaît une nouvelle métamorphose à l'automne 1973. Son compartiment à bagages est supprimé pour y installer des banquettes supplémentaires et sa capacité passe de 44 à 56 places. Suite à un déraillement en 1981, elle subit une dernière rénovation dont elle ressort en mars 1984 avec une commande de boîte de vitesses électro-pneumatique, une carrosserie modernisée et des aménagements neufs. Elle assure dès lors des navettes dans la banlieue niçoise, des trains spéciaux et occasionnellement des services réguliers Nice – Digne. Elle ne sera retirée de service qu’en septembre 2001, âgée de 65 ans !
Garée à Annot, la ZZ 6 est acquise par le GECP et transférée à Puget-Théniers en remorque du train à vapeur le 27 avril 2019. Des séances de travail ont lieu périodiquement pour lui redonner sa splendeur d'antan et, à terme, la remettre en service pour des excursions exceptionnelles.